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L'ONU réclame des pauses humanitaires pour la campagne contre la Polio

Le poliovirus a été détecté en juillet 2024 dans des échantillons environnementaux provenant de Khan Younis et de Deir al-Balah.

Le Secrétaire général de l'ONU et des agences humanitaires ont demandé, vendredi, « des pauses humanitaires » dans les combats dans la Bande de Gaza, afin que plus de 640.000 enfants de moins de 10 ans soient vaccinés, au cours de ces prochaines semaines contre la polio, dans l'enclave palestinienne.

« J’appelle toutes les parties à fournir immédiatement des garanties concrètes garantissant des pauses humanitaires pour la campagne » contre la polio, a déclaré le chef de l’ONU, António Guterres, lors d’un point de presse, notant qu’il « est impossible de mener une campagne de vaccination contre la polio alors que la guerre fait rage partout ».

« Une campagne de vaccination réussie contre la polio nécessite avant tout la sécurité. La sécurité des personnels de santé pour faire leur travail. La sécurité des enfants et des familles pour se rendre aux établissements de santé. Et la sécurité de ces établissements de santé pour être protégés des bombardements », a-t-il insisté.

« Il est de notre devoir commun de nous unir, de nous mobiliser, non pas pour combattre les gens, mais pour combattre la polio. Et pour vaincre un virus vicieux qui, s’il n’est pas maîtrisé, aurait des conséquences désastreuses non seulement pour les enfants palestiniens de Gaza, mais aussi pour les pays voisins et la région », a-t-il ajouté.

Dans un communiqué publié plus tôt dans la journée, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) ont aussi demandé « à toutes les parties au conflit de mettre en œuvre ces pauses humanitaires afin de permettre la réalisation des deux séries de campagnes de vaccination » contre la poliomyélite.

Les deux agences onusiennes ont précisé que ces campagnes devraient être lancées à la fin du mois d’août et en septembre afin d’empêcher la propagation du variant circulant du poliovirus de type 2 (cVDPV2).

Selon les agences humanitaires onusiennes, ces pauses dans les combats permettraient aux enfants et aux familles de se rendre en toute sécurité dans les établissements de santé et aux agents de proximité d’atteindre les enfants qui ne peuvent pas accéder aux établissements de santé pour les vacciner contre la polio.

« Sans ces pauses humanitaires, la campagne ne pourra pas être menée à bien », ont averti les deux agences de l’ONU.

- Risque de propagation élevé à Gaza et au niveau international

Au cours de chaque phase de la campagne, le ministère palestinien de la Santé, en collaboration avec l’OMS, l’UNICEF et l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), administrera deux gouttes de nouveau vaccin oral contre la polio de type 2 (nOPV2) à plus de 640.000 enfants de moins de dix ans.

Le poliovirus a été détecté en juillet 2024 dans des échantillons environnementaux provenant de Khan Younis et de Deir al-Balah. Fait inquiétant, trois enfants présentant une suspicion de paralysie flasque aiguë (PFA), un symptôme courant de la poliomyélite, ont depuis été signalés dans la bande de Gaza. Leurs échantillons de selles ont été envoyés pour analyse au laboratoire national jordanien de la polio.

Le risque de propagation du PVDV2, à Gaza et au niveau international, reste élevé compte tenu des lacunes dans l’immunité des enfants dues aux interruptions de la vaccination systématique, à la décimation du système de santé, aux déplacements constants de population, à la malnutrition et aux systèmes d’approvisionnement en eau et d’assainissement gravement endommagés.

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